DEVELOPPER L'ENVIE DE FAIRE COMME LES GRANDS
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Qu’apporte concrètement l’autorité à un enfant dès le plus jeune âge ?
Au début de sa vie, le petit d’homme est prisonnier de ses pulsions et du principe de plaisir, qui l’empêche de grandir et de vivre en société. Il ne connaît pas les règles. Dans un premier temps, il faut les lui apprendre. Et dans un second temps seulement, le punir s’il ne les respecte pas, en lui expliquant qu’elles s’appliquent à tous. L’autorité, qui pose des limites, délivre l’enfant de l’emprise pulsionnelle.
Grandir, est-ce renoncer ?
Selon Françoise Dolto, l’éducation est une série de séparations psychiques successives, aussi bien pour l’enfant que pour sa mère. A chaque étape de son existence, le nourrisson découvre des plaisirs : celui de téter, d’être contre sa mère, d’être repu… Quand sa mère lui dit : « Tu es trop grand pour téter, tu dois passer à la cuillère », il ressent une frustration momentanée. Car il n’a pas envie de lâcher la proie pour l’ombre. Mais si sa mère lui parle et lui promet d’autres plaisirs, comme celui de l’échange verbal – « Tu seras assis en face de moi et on pourra discuter » -, il va découvrir que la relation du cœur à cœur est aussi forte que celle du corps à corps.
Quelles sont les étapes les plus difficiles à négocier ?
Toutes ! Mais à mon avis, l’une de celles qui posent le plus problème aujourd’hui concerne l’apprentissage de l’autonomie, de 18 mois à 3 ans. Il m’arrive même de voir dans la rue des petits de 3 ou 4 ans avec une tétine dans la bouche, ou qu’on balade en poussette alors qu’ils sont capables de marcher ! Cela entraîne des retards de parole et de motricité. C’est comme si on leur donnait l’ordre de retourner en arrière, de régresser ! Alors qu’il faut, au contraire, développer chez eux l’envie de « faire comme les grands », d’accéder au « tout seul ».
Pourquoi l’apprentissage de l’autonomie est-il si important ?
Parce que c’est la clé de l’intelligence et de la confiance en soi ! Un enfant de 2 ans développe sa réflexion en se confrontant à ses lacets de chaussures ou à la manche de son pull. Je vois des enfants arriver en consultation collés à leur mère, inquiets. Après l’apprentissage de l’autonomie, ils reviennent la tête haute, heureux et fiers.
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